LE PROJET
A Roubaix, les paysans tisserands du XIXe ont laissé la place à l’industrie textile mécanique. Dans la ville aux 1000 cheminées, des milliers de métiers ont claqué chaque jour durant 150 ans pour produire une infinie variété de tissus, toiles et draps. La population immigrée, venue d’horizons multiples, a fourni à la cité laborieuse la main-d’œuvre nécessaire. Et quels qu’ils soient, les pays pourvoyeurs détiennent des traditions ancestrales de tissage : tissages berbères, rudimentaires petits métiers à tisser africains produisant des pagnes remarquables, maîtrise du fil de soie en Asie, etc… Et si la production industrielle s’est déplacée ailleurs dans le monde, les gens sont toujours là, à Roubaix, avec leur histoire et leurs savoir-faire.
Dans le cadre de « 2022, Année des textiles du monde », le Non-Lieu souhaite mettre en avant l’identité textile de Roubaix et les parcours de migration qui l’ont façonné. Par la (re)valorisation des techniques de tissage traditionnels des différentes communautés et par la découverte de leur(s) culture(s) et savoir-faire, l’objectif est de « tisser le monde » avec celles et ceux qui habitent ce territoire riche de son multiculturalisme.
Le projet comporte 2 volets : la valorisation des mémoires et objets collectés et la transmission des savoir-faire à travers des ateliers de pratique du tissage (initiation au tissage traditionnel berbère et ateliers avec les élèves du lycée Jean-Moulin).
LES ATELIERS
> Du 09 mars au 06 avril
A l’atelier Métissages, où Danielle Jouen, tisserande et licière reconnue, a ouvert ses portes à Zohra Benmechta, qui a enseigné à toutes et tous le tissage berbère.
> Du 4 mars au 08 avril
Au lycée Jean Moulin, au mois de mars et d’avril, des ateliers de tissage ont également été proposés aux élèves de Catherine Loison en partenariat avec Danielle Jouen de l’atelier Métissages. La production des jeunes sera montrée lors de l’exposition Tisser le monde.
L’EXPOSITION TISSER LE MONDE
L’exposition comportera la collection de textiles du monde de Tuulikki Chompré (assistée de Ysabel de Maisonneuve), les pièces tissées collectivement lors des ateliers, des restitutions d’ateliers (Cathy Weyders/CLEA) et une pièce sonore réalisée par Frédéric Tentelier et Claire Gouelleu basée sur les témoignages de Virginie Vila (association vivencias do minho), Abou Camara (tisserand sénégalais), l’association socio-culturelle lao du nord et Zohra Benmechta mais aussi sur des sons d’ambiance captés lors des ateliers.
Nous tenons également à remercier Ewa Sowinska pour ses contributions de Pologne et Kathleen Fritz, tisserande allemande.
Plus d’informations sur l’exposition >
