Treizième édition du V.R.A.C au Couvent des Clarisses de Roubaix
Les 17, 18, 19, 24, 25 et 26 septembre 2010
En septembre 2010, le VRAC investit le couvent des clarisses à Roubaix. Construit entre 1874 et 1876 par Jean-Baptiste Béthune d’Ydewalle (architecte de l’église St Joseph de Roubaix), figure majeure du courant néogothique en Belgique, les dernières religieuses l’ont quitté en 2008.
Avant que ne débutent des travaux de reconversion, l’association le non-lieu a proposé de sʼarrêter sur une caractéristique du lieu et de celles qui lʼont occupé : le raccommodage.
En effet, lʼesprit dʼéconomie des sœurs de cet ordre « mendiant » les poussait à réparer chaque objet pour le faire durer. Inlassables rapiéceuses de tissus (vêtements, torchons, voiles, meubles et objets du quotidien…), elles rendaient le tout inusable. Poussé à son paroxysme, le raccommodage devient un art à part entière et son expression en est particulièrement émouvante ! Mais le raccommodage est également présent dans l’industrie, décliné en divers savoir-faire (piqûrage, remmaillage, raccoutrage), et dans la vie quotidienne.
Au rez-de-chaussée du Couvent, le VRAC revisite l’activité de raccommodage et des travaux d’aiguille en présentant la collection de vêtements rapiécés de Daniel et Tuulikki Chompré ainsi que celle d’Ysabel de Maisonneuve. Matériel, cahiers pratiques de ces travaux d’aiguille fournissait un complément à ce volet de l’exposition.
©Yves Bryckaert
A l’étage, place est faite à la création contemporaine qui s’est inspirée de la thématique. Les anciennes cellules des religieuses accueillent des installations, photographies dont une grande partie a été créée pour l’occasion.
De gauche à droite. Installations de Catherine Tel-Gardès, Armelle Blary et Laure Guelle © Marie-Jeanne Neirynck
Les démonstrations
Lucette Nisse, raccoutreuse de métier et ancienne formatrice textile, quant à elle, nous présentait dans la salle de l’ouvroir (ancienne salle de couture des religieuses) les techniques du remmaillage, raccoutrage et raccommodage. Une dentellière de l’école de Bailleul est également venue présenter les techniques de la dentelle.
L’oeuvre collective « De Feuille en Aiguille »
Fruit du travail mené pendant l’été avec les habitants des quartiers ouest et nord de Roubaix, sur une idée de l’artiste Agnès Hardy, l’œuvre végéto-textile « De Feuille en Aiguille » a été assemblée le 19 septembre au Couvent puis accrochée dans le cloitre. C’est sur le corridor écologique roubaisien qu’elle puise son inspiration. Territoire discontinu fait de parcelles vertes éparses, le projet du Comité de Quartier Fresnoy-Mackellerie est de l’ériger en corridor continu, par un raccommodage urbain. De raccommodage urbain à raccommodage textile, il n’y a qu’un pas. Collecte de végétaux, impressions sur tissu, broderie : des ateliers transgénérationnels et variés se sont succédés pour donner vie à cette œuvre.
Voir le diaporama des ateliers
Les collectionneurs, artistes plasticiens, photographes et stylistes
Daniel Chompré, Tuulikki Chompré, Ysabel de Maisonneuve, Béatrice Meunier, Laure Guelle, Armelle Blary, Ewa Tomaszewska, Audrey Dewet, Catherine Tel-Gardès, Philippe Dupuich, Marie-Jeanne Neirynck, Agnès Hardy, Christelle Motte.